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L'origine des Erinyes (ou Erinnyes; Ἐρινύες / Erinúes) diffère selon les légendes. Elles seraient nées des gouttes de sang versées sur la Terre (Gaïa), lorsque Cronos mutila son père Ouranos. Certains les désigne comme filles de Nyx, Déesse de la Nuit, et des Ténèbres (Scotos). Elles sont qualifiées de divinités chthoniennes ou telluriques puisque ce sont des divinités anciennes ayant participé à la fondation du Panthéon. "Chthoniennes" et "telluriques" signifient "la terre" en grec ancien et en latin, puisqu'elles se réfèrent à la Terre, au monde souterrain et aux Enfers, par opposition aux divinités célestes dites "ouraniennes" ou "éoliennes".

Divinités anciennes, les Erinyes (ou Erinnyes; Ἐρινύες / Erinúes) ne reconnaissaient pas les dieux de la nouvelle génération et n'avaient d'autres lois que les leurs. Divinités persécutrices, comparables aux Furies romaines, les Erinyes étaient également surnommées Déesses Infernales de par leur brutalité et la violence dont elles étaient capables. Elles vivaient dans le Tartare (en grec ancien Τάρταρος / Tártaros), qui est le nom d’une des divinités grecques primordiales. Il s’agit d’un lieu à la porte de fer et au seuil de bronze, où l’on expie ses fautes, où toutes les formes de torture physique ou psychologique sont représentées. À l’intérieur, il renferme les plus grands criminels. Région aride, brumeuse, sans vie et monotone avec parfois des étangs glacés, des lacs de soufre ou de poix bouillante. L’endroit est entouré par des fleuves aux eaux boueuses, des marécages à l’odeur nauséabonde, qui forment un rempart pour que nulle âme n’échappe à sa peine. La distance du Tartare jusqu’à la surface est égale à celle qui sépare les cieux de la surface. Il soutient en outre les fondements des terres et des mers. Dans cette vaste région s'élevait également le palais d’Hadès, pourvu de nombreuses portes et peuplé d’autels innombrables. Elles vivaient également à l'Érèbe (en grec ancien Ἔρεϐος / Érebos, en latin Erebus), divinité primordiale et infernale née du Chaos, personnifiant les ténèbres, l'obscurité des Enfers. Les Erinyes se rendaient sur Terre afin de poursuivre les criminels. Elles qui symbolisaient les lois, elles châtiaient celles et ceux qui les transgressaient. Elles pourchassaient essentiellement les individus ayant commis des meurtres. La colère des Erinyes ne touchait pas seulement le criminel, le pays qui  l’hébergeait encourrait le risque d’être frappé par la famine ou la maladie. La mort du fautif ne les empêchait pas de poursuivre leur action et elles devenaient alors des aides d’Hadès et de Perséphone en torturant  les criminels. Intraitables, leur colère ne prenait fin que lorsque les rites de purification avaient été correctement et entièrement accomplis. Aucune prière, aucun sacrifice aucun objet sacré ne pouvait les détournait de leur poursuite. Leur nombre était à l’origine indéterminé mais on finit par préciser qu'elles étaient trois et plus tard elles furent nommées: Mégère (la Haine), Alecto (l'Implacable) et Tisiphone (la Vengeance).

Malgré leur ascendance divine, les dieux olympiens éprouvent une profonde répulsion pour ces êtres qu'ils ne font que tolérer. De leur côté, les hommes les craignent et les fuient. C'est cette marginalisation et le besoin de reconnaissance qu'elle amène les Érinyes à accepter le verdict d'Athéna et ce malgré leur inépuisable soif de vengeance. Déesses des ouragans, on leur attribue l'enlèvement de ceux qui disparaissent à la guerre ou loin de chez eux, en mer. Elles personnifient la malédiction lancée par quelqu'un et sont chargées de punir les crimes pendant la vie de leur auteur, et non après. Toutefois, leur champ d'action étant illimité, si l'auteur du crime décède, elles le poursuivront jusque dans le monde souterrain. Justes mais sans merci, aucune prière ni sacrifice ne peut les émouvoir, ni les empêcher d'accomplir leur tâche. Elles refusent les circonstances atténuantes et punissent toutes les offenses contre la société et à la nature telles que le parjure, la violation des rites de l'hospitalité et surtout les crimes ou l'homicide contre la famille. À l'origine, les êtres humains ne peuvent ni ne doivent punir les crimes horribles. Il revient aux Érinyes de poursuivre le meurtrier de l'homme assassiné et d'en tirer vengeance.

Elles avaient des temples dans toute la Grèce qui étaient un asile inviolable mais les coupables qui y pénétraient devenaient fous furieux et selon Pausanias les cas étaient si nombreux qu’on en interdit l’entrée. 

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Goddesses of Revenge

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