Caleigh (Judy, Vanessa) Garwell, est aujourd'hui âgée de trente deux ans. Elle est née à Washington un trois décembre et est l'aînée d'une fratrie de quatre enfants, Josh, Andrea et Bryden, la cadette. Lorsqu'elle était plus jeune, Caleigh n'a jamais été une enfant difficile, contrairement à Bryden. Enfant joyeuse, toujours souriante. Polie, obéissante, elle savait rester à sa place et garder la tête sur les épaules, bien que le décès de Judy fut une épreuve difficile pour une petite fille de dix ans. Si elle avait toujours eu un sourire sur les lèvres, la disparition de sa mère avait emporté ce petit sourire satisfait et malicieux. Malgré les multiples explications que son père avait donné au sujet de cette maladie qui lui avait retiré sa mère, Caleigh était longtemps restée dans l'incompréhension, et y voyait une forme d'injustice que nul n'avait pu contrer et que nul ne pouvait y remédier, encore aujourd'hui. Durant les quelques années qui suivirent l'enterrement, l'aînée avait eu beaucoup de mal à se faire à cette idée. Des jours durant, elle restait persuadée qu'elle franchirait de nouveau le pas de la porte, qu'elle étalerait encore une fois toutes ses recherches sur la table de la cuisine, et qu'elle déposerait, comme à son habitude, des baisers sur le front de chacun de ses enfants. Mais rien de tout cela ne s'était produit, plus jamais cela ne se produirait, et il fallait qu'elle se ressaisisse, puisque très vite, elle s'était rendu compte que son frère et ses soeurs étaient dans un état similaire au sien. Ils avaient besoin d'elle et elle se devait d'endosser un rôle qui était lourd à assumer pour une jeune fille de son âge. Alors ce fut elle qui essuyait les larmes de ses cadets, qui les réconfortait dans les moments difficiles, qui les incitait à toujours aller de l'avant et à garder la tête haute. Elle décidait, déjà aussi jeune, de porter sur ses épaules le lourd poids du deuil familial, d'encaisser la tristesse de ses frères et soeurs pour les soulager de leur peine, et de prendre en charge toutes les douleurs des autres membres de la famille, et d'essayer, chaque jour qui passe, d'apaiser leurs maux. Ainsi, elle avait grandit et prit en maturité bien plus vite que les autres. Sans doute s'était-elle forgée une vie d'adulte alors qu'elle n'avait même pas encore quitté l'adolescence. Caleigh passa donc les dix premières années de sa vie à Washington, et quelques semaines après l'enterrement de Judy, les Garwell quittent cette ville pour emménager à New-York, saisissant l'opportunité de ce déménagement pour que chacun puisse sortir la tête hors de l'eau et reprendre le cours de la vie. Finalement, ils se sont rapidement fait à la vie new-yorkaise, sans pour autant que les souvenirs de Judy ne les quittent. Avec le temps, Harrison n'a jamais pu refaire sa vie pour autant, et en grandissant, les enfants prirent divers chemins. Alors que Bryden débute des études de droit afin de devenir avocate, Josh s'inscrit en faculté d'économie, Andrea dans une école d'art, et Caleigh intègre les rangs de la police new-yorkaise. Malgré les grandes difficultés d'être une femme dans un milieu d'hommes, Caleigh assure son rôle au sein de la police avec brio.
I will give New York the justice it deserves
she only believes in justice
JUDY PORTER
HARRISON GARWELL
CALEIGH GARWELL
ANDREA GARWELL
• Mariage avec Leslie Decker
→ Carla, premier enfant par adoption
BRYDEN GARWELL
JOSH GARWELL
• Mariage puis divorce avec Scott Tikes
• Mariage avec Ilda Strauss
→ Kayla, premier enfant
→ Pete, second enfant
→ Harry, troisième enfant
F A M I L Y • D U T Y • H O N O R
Parce qu'il n'y a rien de plus important que la famille, Caleigh s'est toujours jurée de protéger les siens. Si Andrea et Josh ont toujours plutôt autonomes, Bryden a été le cas le plus difficile de la fratrie. Elle semblait sans cesse en colère, en voulait au monde entier, mais l'aînée ne l'a jamais laissée tomber, même durant ses heures les plus sombres qui vinrent en même temps que son union avec le sportif Scott Tikes. De même pour son père, qui ne ressassait que trop souvent son douloureux passé, elle passait le voir plusieurs fois par semaine, s'assurer de sa santé, qu'il ne manquait jamais de rien. Elle s'assurait également que Josh et Andrea lui rendent visite avec leurs enfants, afin de remplir son appartement de rires et de joie pour lutter contre sa solitude.
Justice is truth in action, and it's doing for others what we would want done for us
Après avoir été agent de police durant quelques années, Caleigh suit une formation spéciale de deux ans à la base militaire de Fort Carson dans le Colorado, siège du 4ème groupe d'infanterie du 10ème groupe des Forces Spéciales depuis 2005. Elle participa, par ailleurs, avec d'autres agents de police à quelques entraînements des Forces Spéciales, réajustés pour l'occasion. De retour à New-York, on l'envoya sur diverses enquêtes durant lesquelles son professionnalisme et sa détermination furent suffisamment remarquées pour qu'elle soit ensuite promue lieutenant. Par la suite, hormis l'affaire Hurtons dans laquelle elle était directement impliquée, Caleigh enchaîne les cas compliqués, persuadée qu'elle parviendrait à bout de ces affaires qui lui torturent l'esprit. Jamais l'on entendait se plaindre, malgré la fatigue évidente lisible sur son visage, malgré la pression subie. Mais malgré son envie de toujours faire mieux, elle ne parvenait pas à classer certaines affaires. Elle se retrouvait alors ensevelie sous une sensation plus que désagréable : la frustration. Sentiment qu'elle ne connaissait que trop bien, qu'elle côtoyait depuis des années maintenant. Frustrée d’avoir été à deux doigts de toucher au but, de mettre la main sur le meurtrier qu’elle pourchassait depuis quelques semaines. Frustrée de ne pas être la cause de l’arrêt de tous ces meurtres injustes. Frustrée de devoir annoncer à une famille de plus qu’ils ne reverraient jamais l’un des siens. Frustrée, agacée, déçue. Les objectifs qu'elle se fixait étaient parfois trop hauts, mais elle se refusait d'abandonner, ne trouvant qu'une maigre consolation lorsqu'une affaire était classée. Elle voulait sans cesse en faire plus, ignorant son corps qui ne demandait que du repos, ignorant son esprit qui ressassait en permanence le sang, les meurtres sanguinaires, les disparitions morbides. Elle vivait avec ces images qui en répugnaient plus d'un, sans jamais qu'elle ne s'en lasse, comme pour constamment se rappeler pourquoi elle avait choisi ce métier.
Accusée à tord d'un triple homicide il y a quelques années, notamment celui de son ex petit-ami, la plupart de ses collègues refusent de lui adresser la parole et ne voit en elle plus que celle qui a mis un terme à la vie de Robin Hurtons. Quand bien elle s'était expliquée, excusée de nombreuses fois, rien n'avait valu leur pardon ou leur compassion. Elle espérait néanmoins que leur colère ne soit passagère, mais elle s'était terriblement trompée. Le lieutenant avait d’ailleurs essayé de faire quelque chose pour apaiser ces tensions, avait même prit la parole devant tout le monde, peu de temps après la mort de Robin, pour leur expliquer que ce qu’elle avait écrit dans son rapport n’était que la stricte vérité, elle avait même prit le temps d’expliquer encore une fois comment cela s’était passé, quand elle était arrivée dans cet appartement qu’elle connaissait depuis quelques années. Son récit s'était terminé avec de nouvelles excuses, de nouvelles condoléances. Tout le monde s’était contenté de la dévisager et de finalement repartir sans dire un mot lorsqu'elle avait terminé, ne lui accordant que des regards qui semblaient lancer des éclairs. Mais depuis qu'ils ne travaillaient plus ensemble, Robin n'avait cessé mentir au sujet de son ex petite amie, se faisant une joie de raconter à qui voulait bien l'entendre quel monstre elle était lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Cependant, tous les efforts du monde n'auraient suffit à regagner la confiance de ses collègues, qui avaient décidé de venger Robin. Elle ne comptait plus les fois où elle avait retrouvé les pneus de sa voiture crevés, son ordinateur sur le sol, ou encore la porte de son appartement recouverte d'injures. Elle ne souhaitait pas se laisser emportée par la colère ou l'animosité, parce qu'elle vivait dans la peur viscérale de finir comme eux : bercés par une haine exagérée, sourds aux explications tant de fois répétées, aveugles face à la vérité, vivant constamment dans l'idée de faire du mal, d'appuyer là où ça fait mal, avec pour objectif de noyer un innocent dans de telles atrocités.