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Long live the heir Prince and the Princess
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Dès la naissance de la princesse, Robyn a assumé toutes les responsabilités de l'aîné, ayant parfois tendance à la surprotéger et souhaitait passer le plus de temps possible avec elle. Ils ont toujours énormément partagé, échangé. Et si le tempérament bien plus sauvage de Sybille commençait à se construire, lui semblait s'assagir. Robyn a toujours fait en sorte de l'accompagner au fil des années, apaisant ses accès de colère et ses interrogations qui lui rongeait parfois l'esprit. Mais destiné à reprendre le trône du Val, les tâches d'héritier lui prenait bien plus de temps qu'il ne l'aurait pensé, et connaissant plus que bien les envies de liberté de sa soeur, s'inquiétait sans cesse de son sort lorsqu'il était absent ou bien trop occupé. Si un caractère sérieux et juste se dessinait, Robyn restait distant avec ses conseillers parce qu'on lui avait appris à se méfier des personnes desquelles il était le plus proche, notamment après la rébellion de son oncle, quelques années auparavant. Il était alors étonnant de le retrouver particulièrement tendre et affectueux envers sa cadette, qui le lui rendait bien. Pas une seule pointe de jalousie ne s'est construite entre eux, ni même de la rancoeur. Il n'y avait qu'un amour fraternel puissant et deux individus qui se soutenaient mutuellement, quoiqu'il arrive. Sybille vouait une admiration sans faille à ce frère qui deviendrait roi, et était particulièrement fière qu'il porte la couronne du Val. Il avait les épaules bâties pour ce rôle précis pour lequel il était né, pour lequel il avait été éduqué. Chaque jour, il s'était investi dans chaque tâche que l'on lui confiait, et aimait apprendre tous les codes et toutes les règles qui feraient de lui un bon roi. Sybille en était persuadée, il serait l'un des plus justes souverains que le Val n'ait jamais connu. 

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Et, quelques mois plus tard, les prières de Jeyne furent exaucées. Le premier enfant du couple qui vit le jour fut un garçon. Appelé Robyn, prénom de son arrière grand-père, l'enfant développa un goût prononcé pour l'envie irrépressible de gouverner le Val. Réfléchi, de nature calme, Robyn avait hérité de l'attitude sereine et du comportement équilibré de sa mère, au plus grand bonheur de celle-ci qui le voyait d'ores et déjà comme un seigneur juste. Une année plus tard, vint au monde leur second enfant. Une petite fille, répondant au prénom de Sybille, reprit, quant à elle, le caractère impétueux du gouverneur du Val. Malgré les obligations de chacun qui les séparaient en grandissant, jamais ils ne souhaitaient passer trop de temps loin de l'autre. Comparés à des jumeaux, ils ont toujours été, depuis leur enfance, très fusionnels.

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He will be my King one day, but forever my brother.
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Adossée contre l'une des grandes arches de pierre de la tour, Sybille surplombait ainsi la cour et les jardins de la forteresse, et avait une vue imprenable sur la vallée. Néanmoins, ce n'était ni les silhouettes des hautes montagnes qui se dessinaient dans l'obscurité de la nuit, ni même les astres brillants qui veillaient sur le Val qui semblaient l'intéresser. Ses yeux bruns ne cessaient d'observer tantôt la Porte Sanglante, gardée par de nombreux chevaliers, tantôt le chemin qu'empruntaient les cavaliers, un peu plus large que la route de la Porte. L'épaule de la princesse avait accueillit le faucon brun dont elle caressait le poitrail du dos de ses doigts en des gestes lents et répétitifs. Et puis, enfin!, les drapeaux qui portaient l'emblème de la maison Arryn, accompagnés de torches, firent leur apparition. Se redressant, le rapace déploya ses ailes afin de partir à leur rencontre. Sybille, quant à elle, quitta les arches pour dévaler les escaliers. Elle traversa d'un pas rapide les longs couloirs, la salle du Conseil pour éviter davantage de détours, et enfin la salle du trône, pour regagner de nouveaux escaliers. Finalement, elle se retrouva en haut des marches qui menaient à la cour qui accueillit bientôt une vingtaine de cavaliers, d'archers et d'avant-coureur qui maintenaient les drapeaux. Mais Sybille cherchait l'un des cavaliers en particulier, qu'elle n'avait pas revu depuis bientôt une dizaine de jours, et lorsqu'elle l'eut enfin trouvé parmi la foule, elle se précipita jusqu'à lui, le visage orné d'un sourire aussi grand que tendre. Sur son passage, les hommes de son père la saluèrent et s'inclinèrent. Elle répondit à chacun d'entre eux par un nouveau sourire ou un hochement de tête, mais accéléra le pas jusqu'à la monture de son frère. « Alors ? Comment était-ce ? » s'empressa-t-elle de lui demander en flattant l'encolure du cheval, visiblement impatiente d'entendre les récits de son aîné. Ce dernier descendit de son destrier avec un sourire attendri, malgré la fatigue si facilement lisible sur son visage. Si le voyage fut long et éprouvant, il tenta de ne rien laisser paraître, ne prenant pas le risque de la décevoir. « C'était fantastique ! Les paysages étaient sublimes, même si rien ne surpasse le Val. » déclara-t-il avec un air entendu qu'il partagea avec sa soeur, impatiente d'en entendre plus. « J'ai quelque chose pour toi. » Haussant les sourcils, soudainement curieuse, Sybille suivait des yeux chacun de ses gestes, et lorsqu'il détacha de sa ceinture de cuir un petit pochon en tissu grisâtre, elle le laissa l'ouvrir et en sortir un bracelet de cuir. En s'y penchant d'un peu plus près, l'on pouvait distinguer quelques gravures et motifs précis. Sybille lui tendit son poignet, et tandis qu'il nouait les fins lacets de cuirs, il se lança dans quelques explications. « Nous avons rencontré beaucoup d'artisans, et celui qui maniait le cuir m'a offert ceci. Les faucons, bien sûr, représentent notre maison et notre famille. L'arbre que tu vois ici, est l'arbre sur lequel les oiseaux reviennent toujours puisque c'est leur demeure, mais avant tout leur foyer. » Le bracelet attaché, elle releva un peu plus son bras afin de l'approcher de ses yeux, à la lumière des flammes dansantes des torches autour d'eux. L'arbre minutieusement gravé comportait de nombreuses branches et racines qui s'étalaient le long du cuir brun, et plusieurs oiseaux avaient été également dessinés. Parfois en vol, parfois sur les branches de l'arbre, c'est au niveau des racines qu'était gravé la devise de la maison Arryn. Emerveillée et attendrie, Sybille le remercia à maintes reprises, avant de le laisser débuter son récit. Alors qu'un garçon d'écurie vint prendre soin de la monture de l'héritier, celui-ci retira sa longue et épaisse cape qu'il déposa sur les épaules de sa soeur, qui avait supporté quelques frissons suite à la brise fraîche de la nuit, et tous rentrèrent à l'intérieur de la forteresse. Jamais la princesse ne retirait de son poignet cet objet si cher à ses yeux. Elle ne s'en séparait que lorsque son frère devait s'absenter, le nouant à son tour à son poignet ou bien au manche de son épée à chacun de ses départs, pour lui rappeler qu'une famille et un foyer attendraient toujours son retour et ainsi, telle une promesse, il se devait de l'honorer.

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Born to be a King
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