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Alors que les chants s'accordaient au rythme des tambours et d'autres instruments à vent, le cortège de la famille royale avait rassemblé la foule pour le défilé qui traversait la cité ensoleillée d'Eresis. Installés sur de confortables et larges sièges recouverts de tissus colorés ainsi que de coussins en velours, le Roi Iadrel et la Reine Helena du royaume de Thenessos, saluaient la foule qui acclamaient ses souverains. Le char du Roi et de la Reine était tiré par de somptueux chevaux à la robe blanche immaculée, suivi d'un second char, moins imposant, de leur fils et de sa jeune épouse. Le mariage entre le prince héritier Thrystan d'Yndreth et de Jaenera Satrinava avait scellé l'alliance entre Thenessos, autrefois royaume indépendant, et Maelenor. La nouvelle de cette alliance avait été prononcée il y a quelques semaines, avait été particulièrement bien accueillie par les citoyens de Thenessos. Pour célébrer cette union, la ville d'Eresis allait être en fête pendant sept journées et sept nuits, rythmées par les tambours et dont les rues allaient être décorées par des multitudes de guirlandes colorées et de fleurs, tandis que des lanternes allaient éclairer les rues et les bâtiments lorsque la nuit tomberait. Et, parmi cette foule qui observait le défilé des chars et de la garde royale à cheval, se retrouvait une petite fille, âgée d'environ une dizaine d'années. Vêtue de vêtements poussiéreux et déchirés à différents endroits, ils reflétaient la pauvreté dans laquelle elle avait toujours vécu. Ses sandales en cuir et à la semelle beaucoup trop fine étaient trop abîmées, si bien qu'elle avait préféré les enlever et rester pieds nus, ce qui facilitait, selon elle, ses courses folles à travers la ville. Ses cheveux roux tombaient au niveau de ses reins, et quelques mèches avaient été tressées pour dompter un tant soit peu cette chevelure de feu. Répondant au nom de Segynn, la petite fille était née de l'union entre deux esclaves, Bera et Donnel. Si les relations entre esclaves étaient punies par les maîtres, notamment par la flagellation, ou la mort de l'enfant s'il y en avait un, les maîtres de Bera et Donnel firent preuve de clémence et accorda la vie à l'enfant, au plus grand bonheur de ses parents qui évitèrent également diverses punitions physiques. Il avait alors été décrété, comme un accord, que l'enfant, dès que son âge le lui permettrait, d'effectuer les tâches ménagères au même titre que ses parents, et que sa vie d'esclave appartiendrait aux mêmes maîtres que ses parents, ou bien de leurs enfants.

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Loin d'être stupide, Segynn était pourtant une enfant qui ne reçu aucune éducation mais n'enviait en aucun cas les professeurs qui venaient donner des leçons aux enfants de ses maîtres. Elle préférait de loin la liberté, de courir dans les rues qui baignaient perpétuellement dans les rayons brûlants de l'astre solaire. Elle usait de sa rapidité et de son agilité pour échapper aux marchands à qui elle avait volé des morceaux de pain, des fruits, ou bien quelques fournitures qui lui servirent plus tard à construire son premier arc. Et quand elle n'essayait pas d'échapper aux menaces des marchands ni des gardes, Segynn prenait plaisir à défier les garçons de son âge, ou les plus grands de son quartier, s'amusant à prétendre qu'elle leur était physiquement supérieure. Bien qu'elle revint bon nombre de fois avec le visage enflé et le nez en sang, elle n'en restait pas moins découragée, jusqu'à ce qu'elle finisse par prendre le dessus. Sa petite taille et son agilité lui permettait de rendre les coups, parfois plus forts. Si ses parents s'entêtaient à la réprimander, lui répétant que de courir ainsi et que se battre avec les autres était un comportement inacceptable étant donné leur situation, Segynn souhaitait garder plus que tout cette liberté, cette détermination qui la poussait chaque jour à défier la loi et les ordres imposés par ses parents. Têtue, elle ne reculait devant rien, n'avait peur de rien, et continuait de s'entraîner à l'arc à l'extérieur de la ville. Mais à l'aube de ses seize ans, Bera et Donnel tombèrent gravement malade, et la mort finit par les emporter tous les deux, ainsi que l'un des fils de leur maitre qui n'avait pas été assez robuste pour résister à la maladie.

Ravagés par le chagrin d'avoir perdu l'un de leurs enfants, les maîtres de Segynn décrétèrent que les esclaves avaient la source directe de ce malheur, et que s'ils ne pourraient s'en prendre à Bera et Donnel -dont les corps avaient été jetés dans la fosse aux esclaves, leur fille allait devoir payer pour eux. Enfermée dans une pièce durant des jours, affamée et assoiffée, Segynn était battue plusieurs fois en une journée, et lorsque la nuit tombait, les fils des maîtres se rendaient dans sa "chambre" et abusaient d'elle, alors qu'ils étaient âgés d'une quinzaine d'années de plus qu'elle. Ravagée par la douleur, elle restait persuadée qu'elle ne quitterait jamais cette demeure, et qu'elle rendrait son dernier souffle sous les coups de ses maitres. Elle qui avait décidé de continuellement se battre contre vents er marées, elle était finalement à bout de force, prête et décidée à rejoindre les cieux.

Et pourtant, au beau milieu de la nuit, alors que l'un des fils, trop alcoolisé, décide d'entrer dans la chambre de Segynn, elle ne pu s'empêcher de remarquer que la porte en bois n'avait été que poussée, et pas fermée à clef comme à son habitude. Saisissant cette opportunité comme une situation qui ne se présenterait sans doute plus jamais, c'est dans un dernier élan, poussée par l'espoir naissant, qu'elle s'empara du couteau qui se trouvait à la ceinture du malheureux qui n'eut nullement le temps de réagir, seulement de ressentir la terrible douleur qui était venue se loger dans sa nuque, là où la lame avait traversé sa chair pour laisser échapper le sang encore chaud. D'un geste sec, Segynn avait retiré le couteau en sang, laissé le corps de l'homme tomber sur le sol, avant de quitter la chambre et la maison, profitant que les autres soient endormis afin de s'enfuir pour de bon.

 
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Blessée, amaigrie, Segynn réunit les dernières forces qu'il lui reste pour s'éloigner le plus possible du quartier dans lequel elle avait grandit, profitant de la discrétion de la nuit. Après quelques jours à rester cachée près du port d'Eresis, elle décide de se rendre au grand marché de la ville, se mêlant à la foule et à l'agitation générale pour s'emparer de quelques aliments qui l'aideraient à se maintenir en vie. Alors rattrapée par l'un des marchands qui prévint aussitôt les gardes, ceux-ci s'apprêtèrent à lui trancher la main droite, sort réservé aux voleurs, lorsqu'une voix féminine et ferme s'éleva, donnant l'ordre de lâcher la demoiselle. 

De cette façon, Segynn décida qu'afin de la remercier, elle lui serait à jamais loyale, et consacrerait sa vie à protéger la sienne. Au fil du temps, les deux jeunes femmes, qui avaient le même âge, développèrent une amitié particulière. Si l'une avait baigné dans la luxure dès sa naissance et que l'autre n'avait jusqu'alors connu que la pauvreté, elles étaient pourtant faites pour s'entendre, et Segynn, incapable de se défaire de son tempérament de combattante, bénéficia des entraînements des meilleurs maîtres d'armes du palais. Elle élargit ainsi ses capacités au combat au corps à corps et sa familiarité avec les armes, accompagnant Jaenera partout où elle va.

Se figeant un instant, les gardes se tournèrent en direction de la jeune fille qui avait prononcé ces mots. Jaenera d'Yndreth, épouse du prince héritier, se tenait devant ces hommes, entourée de ses demoiselles de compagnie qui restèrent auprès d'elle. Aussitôt, les gardes lâchèrent la jeune rousse, avant de se pencher en avant en guise de révérence. << Elle est avec moi. >> lança la jeune princesse avec toujours de fermeté. Sans aucune hésitation, et admirative devant tant de détermination, Segynn se précipita aux côtés de la princesse, appréciant le tissu épais et propre que l'une des demoiselles de compagnie venait de déposer sur ses épaules. Restant auprès d'elle, l'aidant même à garder l'équilibre suite à ses blessures, Jaenera l'emmena au palais, lui faisant bénéficier des meilleurs soins possibles afin de panser ses blessures et de lui fournir des vêtements propres et adaptés, lui garantissant ainsi une vie où elle ne manquerait plus jamais de rien.

Combattante hors pair, Segynn était à elle seule la garde rapprochée de Jaenera, continuant de lui vouer, même après toutes ces années, une admiration et une loyauté sans faille. Elle prenait d'ailleurs plaisir à mettre à terre divers espions ou assassins envoyés pour porter atteinte à la princesse. Cependant, Segynn refoulait les sentiments probablement amoureux qu'elle sentait naître à l'égard de sa plus grande amie. Terrifiée de briser leur amitié, elle ne lui en fit jamais part, gardant pour elle cette affection toute particulière. À la mort du Roi, lorsque le prince Thrystan monta enfin sur le trône, le royaume connut une certaine stabilité, non seulement grâce aux accords passés avec les autres territoires mais également avec la puissance militaire de Thenessos qui ne faisait que croître. Alors, puisque ses services n'étaient plus aussi demandés qu'avant, Segynn commençait à ressentir un certain ennui. Elle avait besoin de plus. Un besoin de découvrir des horizons et des terres qu'elle n'avait encore osé imaginer. Bien que la vie à Thenessos n'est jamais été aussi douce pour elle, Segynn s'était presque lassée de tout cela, et regardait la mer avec une terrible envie de monter à bord de ces navires qui partaient en direction des autres continents. Confiant ses quelques doutes et souhaits à son amie de toujours, Jaenera comprit aussitôt que Thenessos ne correspondait plus à une guerrière comme elle. C'est ainsi que, non pas sans tristesse, elle ordonna à ce qu'on lui fournisse un bateau solide et quelques marins qui l'accompagneraient durant son voyage. Jaenera était restée sur le ponton, jusqu'à ce que le bateau de Segynn ne disparaisse à l'horizon, priant les anciens et les nouveaux dieux pour qu'aucune tempête ne vienne à sa rencontre pendant la traversée. Des jours plus tard, Segynn avait rejoint de nouveau la terre ferme, chevauchant de royaume en royaume, visitant de nombreux villages et grandes cités dans lesquels elle s'était arrêtée, combattant des monstres qui terrassaient de pauvres paysans et leurs récoltes, vivant au jour le jour sans jamais regretter ses choix passés. 

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a warrior must learn to endure and overcome the adversities of life

She creates herself through trial and error, pain and suffering, and her ability to conquer her own fears

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